RadioScope - La radio numérique en 2009 - Ou sont passées les radios libres ?
 

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LA RADIO NUMÉRIQUE

II - LE NUMÉRIQUE, LA FIN D'UNE ÉPOQUE ?

2)    Où sont passées les radios libres ?

NRJ, RFM, Radio Canut, Ici et Maintenant, Radio Libertaire... Ces antennes nées avec les radios libres perdurent aujourd’hui. Leur corps existe, mais leur âme est-elle toujours la même ? Les évolutions de la radio, l’arrivée en masse de la publicité, l’essor d’Internet, le portable, les nouveaux usages de la radio ont-ils modifié l’ADN de ces stations ?

Maurice, Supernana, Jean François Bizot, Arthur, Philippe Bouvard, Jean Jacques Bourdin… tous ont écrit une page de l’histoire de la radio. Par leur impertinence, leurs délires, leur audace, leur créativité, leurs interviews, leur sens de l’information. Ces voix, ces talents pris parmi d’autres, ont quitté le monde des vivants pour certains, ont quitté les médias pour d’autres ou poursuivent leurs affaires. Tous ont permis à la radio d’être ce qu’elle est  et sont ainsi logiquement imités. Imités seulement.

Les radios libres de Maurice et les folles nuits de Supernana ont marqué des générations d’auditeurs. A l’adolescence, ils étaient nombreux à écouter Skyrock ou Fun Radio en cachette sous leur couette. Certains appelaient le standard. C’était l’heure des défis dans la rue, des canulars téléphoniques interminables, des confessions intimes… Ils osaient tout. Alcool, drogues, sexe, capotes, et Rock’N’Roll. Ils ont inventé le concept d’émission de « radio libre » où l’auditeur et l’animateur étaient amis sans jamais se voir : la radio devenait le compagnon de celui qui l’écoutait.

Pour Jean François Bizot, la radio était un moyen de faire découvrir au plus grand nombre sa passion de la différence. La culture underground, ce qui veut dire aussi revendications. Quelles sont les musiques appropriées ? Le rock (psychédélique) et le rap. Pour revendiquer quoi ? Les droits des homosexuels, de la femme (avortement, libération sexuelle)… Voici les bases de radio Nova, née en 1981. Depuis, elle en a fait naître des talents : Jamel Debbouze, Ariel Wizman, Edouard Baer. Radio Nova c’est le culte de l’étrange, du refus du conventionnel genre « je ne fais pas les infos à 7h mais à 6h50 » « j’intègre des fausses publicités entre deux vraies »…Nova ose, Nova est un laboratoire.

Jean-françois Bizot, fondateur de Nova, décédé en septembre 2007

Ailleurs, c’est terminé. Souvent, les radios se contentent de cuisiner à toutes les sauces les recettes qui ont fait leurs preuves. Éventuellement avec de nouveaux ingrédients (nouveaux journalistes, nouveaux animateurs de radios libres, nouveaux programmateurs musicaux) mais à la différence d’une nouvelle recette de soupe à la tomate, c’est souvent moins appétissant. La radio manque de créativité, les stations se copient entre elles, reprennent ce qui marche à l’étranger (surtout en matière de musique). Elles n’ont pas forcément tort, ça marche. Les radios ne cherchent pas le neuf, les auditeurs non plus. Ils ont peur du changement. Témoins : le départ précipité de Philippe Bouvard d’RTL en 2000 par la nouvelle direction de l'époque qui voulait rajeunir la grille ; il est revenu quelques mois plus tard, et la fin de l’émission de Max sur Fun Radio en 2006. La radio peine à retrouver ses bons chiffres le soir. La majorité se contente de ce qu’elle trouve. Ce n’est sans doute pas le passage au numérique qui arrangera les choses.

Les nouveaux projets déposés sont pour la plupart semblables à des médias déjà en service : deux nouvelles radios d’info ou des musicales dérivées de stations existantes. Tout le monde s’accorde à dire que la radio a changé. Si elle a gardé son indépendance, elle semble avoir perdu son impertinence qu’elle retrouve à certaines occasions (comme Ouï FM depuis son rachat par Arthur en décembre 2008) mais pour la plupart elles s’enferment dans des moules calibrés par des durées d’écrans publicitaires, un découpage à la seconde qui ne laisse pas de place à l’improvisation.

En plus de la forme, l’arrivée du numérique modifie cruellement les conditions nécessaires à la naissance d’une radio. Créer une radio en FM c’est simple : un studio avec le matériel adéquat, un émetteur, de quoi faire le lien entre le studio et l’émetteur plus une autorisation du CSA… Les appels à candidature étant fréquents et la place disponible en province, le rêve est accessible. Avec le numérique d’une part, les coûts matériels seront plus élevés, les appels à candidature moins nombreux dans un premier temps (il faudra d’abord équiper tout le monde avant de penser à rééquiper en radios les grandes villes). Les autorisations courent pour 10 ans, mais il y a la question des radios temporaires. En France, certaines stations sont autorisées 9 mois par an seulement, est-ce que ça change avec le numérique ? Sans parler des multiplexes : les regroupements de radios. Comment intégrer un multiplexe déjà formé ?

       

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